Alien IsolationLa cultissime saga Alien a connu de nombreuses adaptations en jeux vidéo. Pas mal de jeux d'Action/Plateforme en 2D au début puis une orientation vers de l'action pure en 3D. Seule une poignée de ces titres se sont malheureusement révélés à la hauteur de l'oeuvre originale de Ridley Scott. Mais voilà qu'en 2013 un nouvel épisode de la saga se rapprochant plus du Survival Horror que du jeu d'Action est annoncé. Le jeu est développé par Creative Assembly : une surprise car ce studio est plutôt connu pour ses jeux de stratégie de la série des Total War.
Confier le développement d'un Survival Horror adapté d'une licence culte à un studio n'ayant jamais fait ses preuves dans le genre en ajoutant en plus une compatibilité Rift au menu, était-ce un pari gagnant de la part de l'éditeur Sega ? L'histoire d'Alien Isolation se situe entre Alien et Aliens (le premier et le second film). Attention spoilers : à la fin du film Alien, Ellen Ripley (la mère) fuit le Nostromo qui abritait à son bord un Alien qui a tué tout le reste de l'équipage. Elle s'enfuie grâce à une navette de sauvetage et se met en Cryostase (elle fait dodo en ayant très froid et sans vieillir). Elle est secourue 57 ans plus tard et apprend dévastée que sa fille qu'elle avait laissée sur terre est morte.
C'est la première et la dernière fois que l'on entendra parler de cette fameuse fille dans la saga Alien mais Alien Isolation a décidé de réparer cette injustice en lui dédiant un jeu dans lequel elle incarnera le rôle principal. Année 2137, Amanda Ripley âgée de 26 ans apprend que la boite noire du vaisseau Nostromo disparu 15 ans plus tôt est retrouvée puis déposée dans la station spatiale Sébastopol. Elle décide donc d'allez voir cela par elle même accompagnée d'une petite équipe. Mais malheureusement, la boite noire n'est pas la seule chose que la station ait récupérée du Nostromo... Alien Isolation développe donc ce synopsis pour nous faire vivre une aventure longue et riche en sensations fortes. L'Alien est annoncé comme étant le seul ennemi mais ce ne sera finalement pas tout à fait exact. En fait, vous ne verrez même pas l'Alien durant les deux premières heures du jeu. Cependant, vous aurez droit aux joyeux "Synthétiques" pour vous tenir compagnie. Il s'agit d'androïdes qui pètent facilement les plombs et qui ressemblent étrangement à Fantômas... mais en plus flippants.
Ces ennemis pourront être tués, mais il sera préférable de les éviter autant que possible pour ne pas gaspiller de précieuses munitions inutilement. Vous pourrez aussi croiser d'autres êtres humains durant votre périple, qui seront amicaux... ou non. Enfin, vous rencontrerez "l'Alien". Le grand, le beau, le puissant Alien qui avait donné tant de mal à Maman Ripley plusieurs années auparavant. Celui-là, malheureusement pour vous, ne pourra pas être tué. Vous vous contenterez donc de l'éviter la plupart du temps en priant pour qu'il ne vous remarque pas (flippe garantie avec le Rift). Mais vous aurez aussi en avançant dans l'aventure un peu de soutient en la personne du "Lance-Flame", arme culte du premier opus qui vous servira à l’effrayer. Car l’effrayer, c'est tout ce que vous pourrez lui faire et cela ne vous accordera que quelques minutes de répit. Abordons l'équipement. Vous aurez la possibilité d'utiliser diverses armes que vous trouverez au sein de la station, et il en va de même pour leurs munitions respectives. Mais vous trouverez aussi divers objets qui pourront vous sembler inutiles dans un premier temps mais dont vous comprendrez l'utilité en récupérant les "plans". Ces plans, comme leur nom l'indique, vous donneront la capacité de vous servir des objets pour créer divers accessoires qui vous aideront durant votre aventure.
Mines, fumigènes, cocktails molotov. Ils pourront être façonnés grâce au menu de confections, un menu qui vous semblera un peu flou lors de vos premières heures (surtout au Rift) mais qui deviendra très vite un jeu d'enfant. Vous pourrez donc compter sur ces accessoires pour vous aider, mais aussi pourquoi pas sur... l'Alien ?! Ce dernier peut en effet devenir un superbe allié de fortune car il a la particularité de débarquer au moindre coup de feu. Imaginons que vous arrivez dans une zone remplie d'ennemis humains armés jusqu'aux dents. Vous pourrez prendre le risque de les éviter furtivement ou de les affronter. Mais vous pourrez aussi tout simplement leur montrer votre bouille puis vous cacher dans une bonne planque en les laissant tirer dans tous les sens tels des sauvages ce qui vous permettra d'admirer depuis votre cachette votre nouvel ami l'Alien ne faire qu'une bouchée de ces malotrus ! Croyez-moi, regardez la scène enfermée dans un placard, c'est jouissif ! (Sadique ? Moi ??) Le jeu vous demandera donc de traverser divers environnements ayant tous une esthétique très proche du premier film et une ambiance rétro futuriste très "année 80" (le film Alien date de 79). Les graphismes ne sont certes pas extraordinaires, mais ils font malgré tout très bien le job et vous immergeront parfaitement dans cette ambiance si particulière de la saga. Mention spéciale pour les ombres et les effets de fumée. L'aventure est d'ailleurs assez longue pour le genre, avec une durée de vie que j'estimerais en prenant une grosse fourchette de 12 à 15 heures. Tout dépendra de votre façon de jouer et de la difficulté choisie, le jeu demandant de toute façon d'y réfléchir à deux fois avant d'aborder une situation quelque soit la difficulté sélectionnée. Il gagne par ailleurs une nouvelle composante avec l'Oculus Rift : la Peur ! Une vraie peur de l'Alien, qui ne s'estompe pas avec le temps, bien au contraire.
Quand l'Alien vous repère, il court vers vous d'un pas lourd pour vous sauter à la gorge, ce qui au Rift vous filera une frousse d'enfer et toute l'adrénaline qui va avec. Au final, cet Alien qui ne m'a jamais particulièrement fait peur dans les films m’a réellement terrifié en Réalité Virtuelle. La sensation de claustrophobie est également décuplée avec le Rift, et on se surprend à être heureux d'apercevoir de temps à autre le soleil derrière une des vitres de la station. Une phrase culte prend ici tout son sens : "Dans l’espace, personne ne vous entendra crier". Un dernier paragraphe pour vous parler précisément de son adaptation avec notre cher Oculus Rift. Le jeu ne bénéficie pas d'une adaptation dite officielle. En effet, cette adaptation Rift n'a été créée que pour impressionner les badauds lors de divers événements comme l'E3. Mais voilà, cette adaptation n'étant pas jugée complète, elle n’est pas activable par les menus du jeu. Fort heureusement pour nous, des petits malins ont trouvé dès la sortie du jeu un moyen de l'activer. Cette adaptation n'est donc pas parfaite. Le HUD situé en bas à gauche de l'image sera très difficilement visible et vous demandera de trop forcer sur votre vue pour le visionner. Vous pourrez cependant réussir à voir votre barre de vie, bien qu'un peu floue puisque située à l'extrémité des lentilles du DK2 qui on le rappelle perdent en netteté sur les bords de l'image. Les menus seront lisibles sans difficulté, ils ne m'ont posé aucun problème durant mon aventure. Et les cinématiques en images de synthèse seront diffusées sur un écran géant dans une salle noire, vous laissant le tracking totalement libre, à la manière d'un VR Player ou VR Cinema. On ne pouvait guère espérer mieux pour une adaptation d'un jeu qui n'était pas initialement destiné à la réalité virtuelle.
Quelques ombres au tableau : les mouvements de tête sont parfois "à moitié forcés" durant votre aventure. Je dis à moitié, car votre vue n'est pas totalement déplacée, elle est en effet guidée, mais vous aurez tout de même une légère marge de tracking pour éviter la catastrophe. Notons aussi que dans plusieurs scènes, vous pourrez voir à travers votre corps, ce qui gâchera malheureusement l'immersion.... Pour finir, ce qui est le plus fatigant avec le Rift, c'est le radar. Quand vous le sortez en restant debout, il sera trop près de votre visage, trop bas; et difficilement lisible. Il vous faudra donc vous baisser pour qu'il s'éloigne un peu de votre visage et devienne parfaitement utilisable, puis vous relever en gardant toujours le bouton appuyé pour qu'il garde sa place. Cette gymnastique sera malheureusement à faire à chaque fois que vous voudrez l'utiliser. Et pour les malins qui penseraient contourner le problème en utilisant le positional tracking, je vous précise que le radar est malheureusement fixé sur la vue du joueur. Config de test : I5 2500k, 8GB DDR3, R9 280X TRI X-OC Réglages entre Moyen et Elevé. Des baisses de FPS dans certaines salles.
Conclusion 88 /100
Au moment du bilan, je vous donne donc mon avis après avoir fini l'aventure : j'ai ADORÉ ! En effet, le jeu a loupé de peu la marche de la note 90 à cause de ses divers petits soucis d'adaptation VR mais l'aventure est excellente et réussit parfaitement le pari fou de faire un jeu Alien dans lequel le but et avant tout de "survivre" (comme dans le premier film). L'Alien n'a jamais paru aussi réel et vous avancerez dans cette aventure de plus de 12 heures en ayant toujours la crainte de le croiser au détour d'un couloir. On obtient au final le jeu qui est à mes yeux le plus effrayant au Rift pour le moment. Car là ou la plupart des expériences d'horreur VR vous feront peur en abusant un peu trop des fameux "Jump Scare", effet qui passe évidemment très bien dans le Rift, Alien installera une angoisse permanente en jouant beaucoup sur les bruits alentours. Une mécanique qui a fait tout le succès de la saga Silent Hill... Bref. Si vous êtes fan de jeu FPS solo et ambitieux, alors Alien est avec Half Life 2 la nouvelle expérience idéale à vivre avec votre Oculus Rift !.
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